Third Party Gate et Sniffing : Lakwizinn du PMO en mode fébrile !

Les éventuelles révélations de l’ex-CEO de MT au sujet du Survey à la Landing Station de Baie-du-Jacotet déterminantes pour les étapes subséquentes L’Hôtel du GM : « Les nou gete ki prev li ena parski pou le moman se zis so parol kont seki pou Premie minis »

La Third Party Gate, avec des allégations de Sniffing du réseau internet transitant par Maurice, provoque des ondes d’appréhensions au sein de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, déjà en proie à une fébrilité depuis le début de la semaine. La convocation formelle de l’ancien Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom, Sherry Singh, au QG du CCID ce matin représente un tournant critique dans ce duel à distance avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Bien que l’on tente de relativiser les dernières précisions apportées par l’ancien Top Chef par rapport à ce Survey des techniciens informatiques indiens à la Landing Station de Baie-du-Jacotet le 15 avril dernier, Lakwizinn reste néanmoins sur ses gardes quant au déballage que l’ancien patron de MT compte faire à partir de ce matin.

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Techniquement, l’interrogatoire Under Warning prévu au Central CID s’articule sur trois fronts, notamment propagation de fausses nouvelles, infraction aux dispositions de l’Information and Communication Technologies Act et diffamation criminelle. Dès le départ, soit juste après sa démission de la Telecom Tower, Sherry Singh avait indiqué qu’il s’attendait à être sommé de se présenter aux Casernes centrales, lui donnant ainsi l’occasion d’étaler les preuves amassées au sujet de cette « haute trahison » attribuée à Pravind Jugnauth en tant que chef du gouvernement avec des directives de Third Party Access dans une zone interdite à des étrangers dans l’éventualité d’installer des équipements pour les besoins de Sniffing du trafic internet transitant à Maurice avec le réseau SAFE.

Toutefois, à ce stade de l’enquête, le Central CID évite d’ouvrir le chapitre de complot, car qui dit complot dit également une autre partie engagée. Une telle démarche devrait mettre dans l’embarras des protagonistes, engagés dans cette saga à ce stade. Pourtant, samedi, les ministres Joe Lesjongard et Maneesh Gobin, respectivement président et secrétaire général du MSM, avaient cravaché le cheval de complot contre Pravind Jugnauth à cet effet.
Le fait demeure que du 21 octobre 2021 au 30 juin dernier, Sherry Singh a été des plus méticuleux dans la compilation des détails autour de cette affaire, qui pourrait prendre des dimensions politiques et diplomatiques bien loin des rivages de Baie-du-Jacotet. La pièce maîtresse dans les manches de l’ancien Top Chef de Lakwizinn du PMO se résume aux détails des Log Records et de l’intervention physique de l’équipe indienne sur les câbles SAFE, de Misie Moustas et de ses collègues lors de leur Survey de six heures à la SAFE Landing Station.

Avec ces nouveaux éléments demandant à être étoffés, Lakwizinn redoute que Sherry Singh ne se privera pas d’abattre ses cartes, même celles qui sont sous le couvert des clauses de confidentialité à ce haut niveau de responsabilité. Si d’un côté, la version du Secretary to Cabinet et Chairman du Board de MT, Nayen Koomar Ballah, se révèle cruciale, l’on craint que Sherry Singh ait pris des dispositions pour contrer toute opération Aste-Vande en marge de cette enquête, dont la version du Chief Technical Officer de MT qui aurait assisté non seulement aux discussions tenues à la Telecom Tower le jeudi 14 avril et aussi au Site Visit se déroulant le lendemain de 12 h 59 à 18 h 52, loin de tout contrôle ou encore des yeux indiscrets, sauf les caméras de surveillance dans l’enceinte de la Landing Station.

Avec la tournure des événements sur l’échiquier politique, la Shouting Brigade du MSM est visiblement et anormalement moins vocale depuis le weekend dernier, des membres de cet effectif du Sun Trust préférant s’afficher en Low Profile dans ce Tug of War entre le PM et son ancien bras droit.

« Les nou gete ki li ena. Pou le moman se zis so parol kont Premie minis », laisse-t-on entendre du côté de l’Hôtel du Gouvernement. Au vu de la tournure des événements depuis mardi, avec les versions des faits dévoilées, des Senior Ministers suivent aussi la situation de près et évaluent les collatéraux politiques, notamment en toile de fond la tenue annoncée des prochaines élections municipales, reléguées au second plan dans la conjoncture.

Dans l’entourage de Sherry Singh, l’on affirme que ce dernier est conscient de la gravité et des conséquences de cette guerre déclenchée contre le PM et leader du MSM Pravind Jugnauth. Hier, le principal concerné se disait confiant et clamait détenir toutes les cartes pour soutenir que le Premier ministre avait commis une faute grave en permettant qu’une Third-Party ait accès au réseau SAFE à Maurice.

La stratégie de Sherry Singh serait de démontrer l’illégalité de ce prétendu Survey, qualifié d’élément fictif car les instructions du PM pour laisser entrer l’équipe indienne dans ce Restricted Area n’avaient aucune raison d’être et que le chef du gouvernement n’ait pas passé par un Proper Channel, privilégiant des instructions verbales, « in the dark ».
Il rajoute que les versions communiquées par le PM au Parlement et sur la place publique comportent des incohérences majeures et que Pravind Jugnauth n’a jusqu’ici pas pu soutenir les raisons qui l’ont motivé à autoriser coûte que coûte cette visite de l’équipe Misie Moustas à Baie-du-Jacotet sauf « ki mo pou al dir Modi…?»
Affaire à suivre…


AU QG DU CENTRAL CID

SS soumis à un interrogatoire « under warning » depuis ce matin

C’est à partir de ce matin que Sherry Singh sera interrogé Under Warning par des limiers du Central CID triés sur le volet suite à la déposition formelle consignée par le Premier ministre Pravind Jugnauth. Des policiers ont été dépêchés à sa résidence, à Ébène hier après-midi, pour lui servir une convocation officielle.

Après analyse des détails du Statement du chef du gouvernement et en se basant sur des avis légaux, l’équipe du DCP Jangi a écarté les allégations de complot et elle se penche plutôt sur des accusations de diffamation, infraction à l’Information & Communication Technology Act (ICTA) et de Diffusing False News. Les enquêteurs estiment que ces trois charges cadrent plus avec les propos tenus par le Chief Executive Officer (CEO) démissionnaire de Mauritius Telecom (MT).

Par contre, pour enquêter sur la charge de complot, le Central CID n’aurait d’autre choix que procéder à l’audition des membres de l’équipe de techniciens venus de l’Inde en avril dernier et qui s’était rendue à la Landing Station de Baie-du-Jacotet. Sans compter qu’il faudra solliciter l’option de la Mutual Legal Assistance avec New Delhi pour formaliser ces témoignages.

Au chapitre du délit allégué de Diffusing False News, le CCID a pris possession d’une copie de la vidéo d’une interview qu’avait accordée Sherry Singh à Radio Plus le 1er juillet. Les limiers de la police en ont fait de même en débarquant dans les locaux de La Sentinelle hier pour prendre un Statement auprès du journaliste Axcel Chenney et aussi récupérer une copie de l’interview diffusée mardi soir.

Le représentant de ce groupe de presse a recommandé aux policiers de Download la vidéo en question en ligne. Le CCID cherchait un Statement pour garantir que la bande est une Certified Copy.

En temps normal, les enquêteurs passent au décryptage des bandes vidéo avant de pouvoir les confronter au principal intéressé et cet exercice s’est déroulé assez rapidement ces dernières heures aux Casernes centrales. L’équipe du DCP Jangi ne souhaite pas se limiter aux parties où l’ex-Chief Executive Officer de Mauritius Telecom (MT) s’est attardé sur les allégations de Sniffing.

Les limiers du Central CID redoutent que ce dernier pourrait alors brandir l’argument que ses déclarations auraient été prises hors contexte. Le CCID compte le confronter à l’intégralité des deux interviews.

Le délit allégué de Breach de l’ICTA concerne les commentaires négatifs sur les réseaux sociaux après la diffusion des deux interviews de Sherry Singh.

En mettant de côté la thèse de complot, le CCID écarte ainsi la recherche d’informations sensibles qui pourrait tomber sous l’Official Secrets Act ou encore des renseignements de nature technique concernant la Landing Station de Baie-du-Jacotet. À hier après, la position était que l’interrogatoire allait se concentrer sur ces deux interventions médiatiques, tout en se basant sur le rapport du Chief Technical Officer de MT.

Dans les deux camps, que ce soit des enquêteurs du Central CID ou de Sherry Singh, l’on se prépare à des séances d’audition se déroulant sur plusieurs jours vu la nature des Evidence and Exhibits entrant en jeu. Mais la question, qui devra être élucidée en cours de journée est de savoir si les instructions du DCP Jangi sont de loger au tout début de l’exercice les charges provisoires avec comparution devant le tribunal de Port-Louis ou s’il faudra attendre la conclusion de l’interrogatoire Under Warning.

Après avoir accusé réception de sa convocation hier, Sherry Singh a eu une séance de travail avec ses conseils légaux pour préparer l’exercice, qui démarre dès aujourd’hui.
Par ailleurs, la police compte prendre certaines dispositions pour assurer la sécurité aux Casernes centrales où elle s’attend à ce que des sympathisants de Sherry Singh fassent le déplacement en guise de soutien. L’accès sera strictement contrôlé par la Special Support Unit (SSU) et seuls les hommes de loi, dont les services sont retenus par Sherry Singh, seront autorisés dans l’enceinte des Line Barracks.

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